Un Tosca captivant et de très grande qualité
May 30, 2021Tosca: aussi violent que tendre
Richard Boisvert, Le Soleil
Ce qui fait la valeur et la force de Tosca, c'est le génie musical que Puccini y déploie et la manière par laquelle le compositeur réussit à exprimer aussi bien l'amour, la peur, la piété, la convoitise, la violence, et jusqu'à l'implacable fatalité de la mort, avec autant de justesse que de vérité.
La metteure en scène Jacqueline Langlais vient nous le rappeler avec sa proposition d'une grande fidélité, remplie d'une tendresse sitôt née que broyée dans la violence.
La production de l'Opéra de Québec s'appuie sur du solide avec le duo que forment Gianna Corbisiero et Thiago Arancam. Un couple Tosca-Cavaradossi des mieux assortis. Un couple qui, lorsqu'il est réuni pour la première fois, au premier acte, se témoigne des marques de tendresse sans paraître le moindrement gêné. Presque immédiatement, sans trop s'en rendre compte, les spectateurs s'attachent à ces jeunes tourtereaux.
On ne peut entendre Thiago Arancam chanter Tosca, sei tu! d'une voix aussi libre et naturellement pleine, sans frissonner un peu. Pareil pour le Victoria! qu'il balance haut et fort au deuxième acte, sur un la dièse aigu assez puissant pour faire vibrer la salle Louis-Fréchette en entier. Le ténor a toutefois tendance, dans les passages plus graves, à chanter d'une voix un peu mince, une voix dans laquelle on dirait que les harmoniques couvrent le son fondamental.
James Westman incarne un Scarpia non seulement tyrannique, mais également violent et troublant de concupiscence. Gianna Corbisiero, elle, fait pratiquement renaître Tosca en lui donnant une jeunesse et une naïveté retrouvées.